MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

Fred a écrit:

tiens Emblemiste, tu as une explication au revers de cette monnaie ? http://www.vcoins.com/ancient/rohde/store/viewitem.asp?idProduct=11680

Cher Fred, la description qui en donne le British Museum Catalog of Greek Coins Vol. XVIII, Caria and the Islands, de B. V. Head (1897) est la suivante:

"Three leafless trunks in trellis enclosure" (Trois troncs sans feuiles dans une enceinte de trellis).

C'est le n.º 61 du Catalogue.

Voici la planche qui la reproduit (Pl. VI, n.º 8):




Je ne sais pas si elle a quelque signification mythologique.

merci, j'imagine qu'il y a une explication mythologique, peut etre perdue, mais ça serais intéressant.

peut-être une explication au lien suivant:

http://krapoarboricole.unblog.fr/tag/symboles/metamorphoses/

Bravo Helvien
ça ne peut être que ça

L'Helvien a écrit:

peut-être une explication au lien suivant:

http://krapoarboricole.unblog.fr/tag/symboles/metamorphoses/

Cher L'Helvien, ça ne serait pas impossible, mais il y a des aspects qui me font en douter. Ces mêmes troncs apparaissent sur d'autres monnaies d'Aphrodisias, accompagnés de figures humaines aux côtés (voir, par exemple, le n.º 7 de la planche ci-dessus, mais le catalogue décrit d'autres qui n'y sont pas réproduites). Encore dans ces cas le catalogue n'offre aucune explication sur leur signification. Cependant, je crois que les différentes monnaies avec cette même figure doivent être interprétées ensemble.

D'ailleurs, les représentations mythologiques sur les monnaies ont d'habitude quelque rapport avec la ville ou région où elles sont frappées. Quel serait le rapport d'Aphrodisias avec le mythe de Phaéton ou celui des Héliades ? Aphrodisias était célèbre comme supposé lieu de naissance d'Aphrodite et le principal lieu de son culte.

Autres aspects étranges : Pourquoi les arbres n'ont-elles pas de feuilles ? Il n'y a rien dans la légende qui en indique, et les peupliers sont des arbres feuillus. D'ailleurs ils n'ont pas de rapport avec Aphrodite, mais plutôt avec Hercule. Pourquoi sont-ils dans une enceinte de trellis ? Pourquoi le tombeau de Phaéton n'y apparaît pas ? Pourquoi n'y a-t-il aucune référence à l'Eridan ? Aphrodisias était en Carie, Asie mineure, et l'Eridan est identifié avec le fleuve Po en Italie.

Franchement, je pense que si ta suggestion aurait fondement, les savants du Musée l'auraient déjà noté .

En tout cas, ton idée, si elle fût valable, remplirait un vide dans ma série, puisque dans mes recherches je n'ai trouvé aucune monnaie en rapport avec Phaéton, un des mythes plus importants de la mythologie grecque. Mais cela n'est pas un cas isolé. La même chose se passe avec le mythe de Prométhée, par exemple, et certainement il y a d'autres.

L'interprétation de cette iconographie monétaire est délicate et je ne prétends pas apporter la solution. Ton argumentation est très convaincante. Effectivement, une cité frappe généralement une monnaie dont le type lui est propre (dieu protecteur, sanctuaire local...) et dans le cas d'Aphrodisias de Carie, on doit alors s'attendre à un lien avec Aphrodite.

Indirectement, toutefois, il existe un lien entre Aphrodite et Phaéton dans la mythologie grecque. En effet, jalouse de la beauté d'Eos (l'Aurore qui précède le lever du Soleil), Aphrodite la condamna à avoir des aventures avec des hommes mortels. Eos enleva ainsi un certain Céphale dont l'union fit naître Phaéton. Ce dernier fut l'un des favoris d'Aphrodite en tant que "gardien nocturne de ses temples sacrés".

N'oublions pas que Rhodes, l'île où l'on vénère le Soleil Hélios (et Phaéton par le sacrifice de chevaux dans la mer) est proche de la Carie et son influence fut importante dans l'Antiquité.

Un autre détail sur cette monnaie: on observe sur l'exemplaire présenté par Fred un oiseau perché sur l'un des trois arbres. Pourrait-il s'agir d'un cygne? On complèterait ainsi le récit de la métamorphose des Héliades car un certain Cygnus, ami de Phaéton, fut témoin de cette scène et de ce fait métamorphosé en cygne.

Enfin, même si l'Italie paraît loin (Eridan=Pô?), n'oublions pas que cette monnaie a été frappée à l'époque où Rome domine l'Asie (Turquie) et de ce fait, un lien cultuel a-t-il pu être établi alors?

j'adore ces discussions passionées entre passionés

Cher L'Helvien, tout est possible . Tes arguments sont raisonnables aussi. De toute façon, en matière do mythologie on ne peut pas toujours éxiger absolute cohérence. Quant à l'oiseau sur l'arbre, definitivement il ne me semble pas un cygne.

Qu'est-ce que tu penses des deux figures humaines qui apparaissent sur l'autre monnaie de la planche que j'ai indiqué ? Comment s'insèrent-elles dans ton raisonnement ?

382

La légende de Valetudo

Les monnaies républicaines romaines des liens ci-dessous portent sur les avers la tête de Salus à droite, et, sur le revers, Valetudo debout à gauche, tenant un serpent et s’appuyant sur une colonne.

http://www.acsearch.info/record.html?id=9355

http://www.acsearch.info/search.html?search=Valetudo&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Valetudo&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=2#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Valetudo&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=3#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Valetudo&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1&page=5#0

Veletudo était identifiée par les Romains comme la santé et la puissance individuelles, au contraire de Salus, qui avait rapport surtout avec l’intérêt publique dans ce champ (voir mon post n.º 200, La légende d’Hygie/Salus). Comme personnification elle représentait les conditions de santé aegra (malade), bona (bonne) ou mala (mauvaise). Pour cette raison, Valetudo fut incluse dans les prières et dans la forme de saluer, par exemple Vale ! ou Bona Vale ! Depuis très tôt elle fut représentée dans la tribu des Masers et aussi entre les Ombriens, vénérée dans la ville d’Ocriculum comme Valencia.

Probablement beaucoup avant Valetudo avait été équiparée par les Grecs à Hygie, mais l’assimilation était plus forte en rapport avec Salus.    

Cependant, on doit avouer qu’il n’est pas facile    distinguer ces divinités l’une de l’autre   , mais le simple fait que Salus et Valetudo apparaissent sur les mêmes monnaies est une preuve de leurs individualités séparées   .  

Depuis le temps d’Auguste   on faisait des sacrifices à Veletudine Caesaris, pour la santé de l’empereur. Cependant, ces sacrifices n’ont duré que pendant la dynastie Julio-Claudienne. Plus tard ils furent inclus dans le culte publique de Salus.

Valetudo fut vénérée dans un temple érigé par Agrippa (l’amiral de la flotte d’Auguste dans la bataille d’Actium) en 19 av. J.-C. près d’une source sacrée de l’antique ville de Glanum, aux flancs des monts Alpilles, en Gaule Narbonnaise, à un kilomètre de l’actuelle ville de Saint-Rémy-de-Provence et à environ 20 km au sud d’Avignon. Dans le bassin ont été retrouvées des monnaies, dont une avec l'image de Salus.

L'hypothèse retenue le plus fréquemment est celle selon laquelle à l'origine il y avait une fontaine guérisseuse à laquelle était associés le dieu Glan et les Déesses Mères de Glanum (Matrebo Glaneikabo) mentionnés sur un autel trouvé en 1954.

Voici des liens en anglais pour cette ville :

http://en.wikipedia.org/wiki/Glanum

http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Spring_in_Glanum

Emblémiste a écrit:

Cher L'Helvien, tout est possible :accord: . Tes arguments sont raisonnables aussi. De toute façon, en matière do mythologie on ne peut pas toujours éxiger absolute cohérence. Quant à l'oiseau sur l'arbre, definitivement il ne me semble pas un cygne.

Qu'est-ce que tu penses des deux figures humaines qui apparaissent sur l'autre monnaie de la planche que j'ai indiqué ? Comment s'insèrent-elles dans ton raisonnement ?

Salut Emblemiste,

Comme tu le soulignes bien, il est effectivement hasardeux de vouloir parfaitement faire concorder les récits mythologiques avec les représentations monétaires, surtout pour une scène aussi énigmatique. Donc, en défintive, je n'ai aucune certitude sur l'interprétation.

Pour répondre à ta question, il faudrait que je puisse voir un agrandissement de ta photo, je ne vois rien sur cette planche. Merci

Ces branches me font penser à du corail...

L'Helvien a écrit:

Pour répondre à ta question, il faudrait que je puisse voir un agrandissement de ta photo, je ne vois rien sur cette planche. Merci

Clique sur la planche et elle s'agrandira, mais ne sera pas encore très nette. Je n'ai pas d'autre photo. Si tu veux consulter le vol. XVIII du Catalogue de la Bibliothèque Britannique, Caria and the Islands, va au lien de Digital Library Numis, que j'ai donné. Il a premierement une Introduction très longue paginée en chiffres romaines, ensuite le Catalogue paginé en chiffres arabes, et finalement les planches. Bon voyage !

https://www.forumfw.com/liens-f7/digital-library-numis-t3912.htm

Fred a écrit:

tiens Emblemiste, tu as une explication au revers de cette monnaie ? http://www.vcoins.com/ancient/rohde/store/viewitem.asp?idProduct=11680

Cher Fred et L'Helvien, après beaucoup de recherches, je crois que j'ai trouvé la clé pour l'interprétation mythologique de cette monnaie :

http://www.wildwinds.com/coins/greece/caria/aphrodisias/i.html

http://www.snible.org/coins/hn/caria.html#Aphrodisias

De Digital Historia Numorum à propos de ce type : Leafless tree on either side of which are two men, one of whom strikes at it with an axe. (Cf. the myth of the birth of Adonis (Apollod., iii. 14, 3; Hyginus, Fab. 58 and 161) and coins of Myra Lyciae, where a similar, though not identical, type occurs.).

Traduction (au bénéfice de ceux qui ne lisent pas l'anglais) : Arbre sans feuilles à chaque côté de laquelle sont deux hommes, l'un d'eux la frappant d'une hache. (Cf. le mythe de la naissance d'Adonis [...] et des monnaies de Myra Lyciae, où un type similaire mais pas identique apparaît.)

Cette description se réfère apparemment à la monnaie n.º 7 de la planche du Musée Britannique que j'ai reproduit, mais le motif central du revers est le même, comme dit le catalogue. Il ne s'agirait pas donc de trois arbres , mais plutôt d'un seul arbre avec trois branches .

Cette histoire a réèllement un rapport direct avec Aphrodite qui justifierait pleinement, à mon avis, son inclusion sur une monnaie d'Aphrodisias.

Voici un lien pour le mythe d'Adonis :

http://mythologica.fr/grec/adonis.htm

Si vous êtes d'accord, je ferais un post sur elle dans mes MONNAIES DE LEGENDES.

Effectivement, tu as raison. La monnaie reproduite dans la planche que tu nous présentes plus haut montre bien un arbre à trois branches et non trois arbres! On voit bien le personnage frapper l'arbre de sa hache (pour libérer Adonis si j'ai bien compris?). Ce récit mythologique serait plus en adéquation avec la cité d'Aphrodisias. Bravo pour ta perséverance Emblémiste!

L'Helvien, mais s'il n'était pas par notre discussion, je n'aurais pas avancé d'avantage.

ah super !!!! J'attend avec impatience le post qui expliquera ce mythe en détail, bravo les gars

Fred. En deux ou trois jours je présenterai ce post. Il est déjà à demi prêt.

super, comme quoi avec des gens qui posent des bêtes questions (moi en l'occurence cette fois-ci... mais avis aux amateurs !) et des lancers hypothèses on finit tous par en apprend toujours un peu plus

383

La légende d’Harpocrate

Les monnaies provinciales romaines des liens ci-dessous, d’Alexandrie (Egypte), Nicée (Bithynie), portent sur leurs avers les bustes ou têtes à droite ou à gauche d’Isis, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc Aurèle, Caracalla et Julien l'Apostate, et, sur les revers, soit les bustes d'Isis et Sérapis face à face au dessus d'un aigle aux ailes ouvertes et ayant entre eux le petit Harpocrate debout à gauche, soit Harpocrate debout de face, tête tournée à gauche, soit son buste à droite, soit Harpocrate assis à gauche sur une fleur de lotus et tenant un lotus, toujours touchant ses lèvres de son index droit et tenant une corne d’abondance dans l’autre main, soit Isis assise sur un trône allaitant l'enfant Harpocrate, soit les bustes d'Isis et Sérapis face à face, celui-ci tenant l'enfant Harpocrate dans da main gauche, soit Isis assise à droite sur un un trône à l'intérieur d'un temple à deux colonnes, ayant l'enfant Harpocrate assis à gauche sur ses jambes.  

http://www.acsearch.info/search.html?search=Harpocrates&view_mode=1&cac=1&cng=1&fac=1#5

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/coins/14780/?search&stype=quick&q=Antoninus+Pius&rno=104

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/coins/15827/?search&stype=quick&q=Antoninus+Pius&rno=105

http://rpc.ashmus.ox.ac.uk/coins/15937/?search&stype=quick&q=Antoninus+Pius&rno=140

 Dans la mythologie égyptienne, Harpocrate désignait Horus enfant, fils d'Isis et d'Osiris. C'est sous ce nom que le dieu Horus fut adoré à Alexandrie d'abord, puis dans tout le monde gréco-romain, à côté d'Isis, de Sérapis et d'Anubis. Ce nom n'est qu'une forme hellénisée des mots égyptiens Har-pokhrat ou Harpa-Khruti, qui signifient « Horus l'enfant ».

Il était représenté dans l’art égyptien comme un enfant nu, une natte sur le côté et un index devant la bouche , le symbole de l’enfance. Prennant erronément ce geste pour celui de silence, l’Harpocrate gréco-romain en dérivé devint associé au silence ou à la discrétion.

Dans la mythologie romaine, Harpocrate existait en tant que divinité d'un culte à mystères. L'idée se répandit qu'en portant un doigt à sa bouche le dieu commandait aux initiés de garder le silence sur les profonds mystères qu'on leur avait révélés.

Otto Venius dédia à Harpocrate l’emblème Nihil silentio utilius de son livre Quinti Horatii Flacci Emblemata :



Harpocrate, Dieu de silence,
Est mis entre le vin & l'ours.
Ne par boisson, ne par coroux
Iamais le sage ne s'eslance
A trahir le secret d'autruy.
Souuent le causer cause ennuy:
Mais le paisible taire
Est tousiours salutaire.

Ne va point t'enquerant par indiscrette enuie
De ce qu'vn autre veut estre secret tenu,
Tais aussy ce que doibt au monde estre incongneu.
Le silence est vtile aux erres de ta vie.

Voici des liens pour ce mythe :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Harpocrate

http://www.theoi.com/Daimon/Harpokrates.html (en anglais)

Excellent! Beau travail de persévérance, qui explique un peu mieux ces monnaies à l'iconographie mystérieuse.

bcp septimus !

384

La légende d’Adonis

La monnaie provinciale romaine ci-dessous, de Myra du Myros (Lycie), porte sur l'avers le buste de Gordien III à droite, et, sur le revers, la statue d’Artémis Eleuthera ou Myrrha entre deux branches d’un arbre dont le tronc est attaqué des deux côtés par deux hommes avec des haches et défendu par des serpents.  



Le revers de la monnaie ci-dessus, dont l’interprétation n’est pas aisée, selon le site Digital Historia Numorum fait allusion à la légende de la naissance d’Adonis.

 D’après la mythologie, dont les versions varient dans diverses régions, un jour, Cenchreis, la femme    du roi Cynéras de Chypre (ou Bélos roi d'Epyte ou Thèias roi de Syrie) se vanta imprudemment que sa fille, Smyrna (ou Myrrha) , était plus belle qu'Aphrodite (Vénus) elle-même. Dans une autre version, c'est Smyrna elle-même qui négligea d'honorer la déesse de l'amour .

Toujours est-il qu'Aphrodite se vengea de l'insulte  en faisant naître dans le cœur de Smyrna un amour incestueux :amour60:et la fit entrer dans le lit de son père par une nuit très sombre    avec la complicité de sa nourrice, Hippolité, qui avait enivré Cynéras au point de ne plus savoir ce qu'il faisait .

Par la suite, Cynéras s'aperçut qu'il était à la fois le père et le grand-père de l'enfant à naître de sa fille ; fou de colère , il saisit une épée pour tuer sa fille. Mais Aphrodite (Vénus) changea promptement Smyrna en arbre à myrrhe et l'épée du roi, en s'abattant, fendit le tronc en deux : le jeune Adonis en sortit . Selon une seconde version, dix mois plus tard l'arbre se fendit tout seul et un bébé en sortit.

Doté d’une grande beauté, l’enfant Adonis enchanta Aphrodite , qui le cacha dans un coffre en bois et le confia à Perséphone (Proserpine) , reine des Enfers, pour le maintenir en sécurité (voir mes posts n.º 29, La légende de Cérès et Perséphone/Proserpine, et n.º 264, La légende d'Hadès et Perséphone/Proserpine)). Celle-ci eut la curiosité d'ouvrir le coffre et trouva Adonis à l'intérieur. Il était si charmant qu'elle s’éprit de lui , le sortit, le prit dans ses bras et l'éleva dans son propre palais. Un jour Aphrodite se rendit à l’Hadès pour réclamer le jeune-homme. Perséphone refusa de le laisser partir car elle en avait fait son amant . Aphrodite en appela à Zeus.

Ce dernier sachant fort bien qu'Aphrodite aussi avait des vues sur Adonis , refusa d'être juge dans une querelle aussi déplaisante, aussi transféra-t-il l'affaire à un tribunal inférieur, présidé par la Muse Calliope . Le verdict de Calliope fut que Perséphone et Aphrodite avaient sur Adonis des droits égaux ; mais il fallait aussi lui accorder de petites vacances chaque année afin de lui permettre de se reposer des sollicitations amoureuses des deux insatiables déesses . En conséquence, elle divisa l'année en trois parties égales.

Adonis devait passer l'une avec Perséphone, l'autre avec Aphrodite et la troisième tout seul à se reposer ou avec la personne de son choix. Mais Aphrodite tricha : elle porta sa ceinture magique tous les jours et persuada Adonis de lui consacrer sa part personnelle, de n'accorder qu'à contrecoeur à Perséphone le temps qui lui était dû et de ne pas respecter l'arrêt du tribunal. Perséphone, justement affligée, se rendit en Thrace où elle raconta perfidement à Arès (Mars) :reveil6:qu'Aphrodite lui préférait à présent Adonis. Arès devint fou de jalousie . Dans une autre version c'est Apollon qui voulut se venger d'Aphrodite qui avait rendu aveugle Erymanthos qui l'avait aperçu tout nue .

Un terrible sanglier sauvage envoyé par Artémis ou Arès fonça sur Adonis qui chassait sur le mont Liban et le perça de part en part sous les yeux horrifiés d'Aphrodite . Des anémones naquirent de son sang et son âme descendit aux Enfers. Aphrodite courut vers son amant mourant mais elle se piqua le pied avec une épine de rosier et depuis ce jour il existe des roses rouges. Puis, en larmes , elle alla trouver Zeus et demanda qu'Adonis ne fût pas contraint de passer plus de la moitié sombre de l'année avec Perséphone et pût être son compagnon durant les mois d'été. Zeus, magnanime, promit .

Une seule source (Nonnus, Dionysiaca XLI,155) raconte qu'Aphrodite aurait eu une fille d'Adonis, mais plus généralement les auteurs font de Béroé une Océanide et la patronne de la cité de Bérytos (actuellement Beyrouth) (voir mon post n.º 15, La légende de Poséidon et Béroë).

Le culte d’Adonis, lequel en temps postérieurs se répandit par presque tous les pays autour de la Méditerranée, était d’origine asiatique, plus précisément de Phénicie, d’où il fut transfert à l’Assyrie, l’Egype, la Grèce et même l’Italie, si bien qu’avec modifications.  

On célébrait ses fêtes avec grande pompe à Byblos, à Alexandrie, etc. Elles duraient deux jours : le premier était consacré au deuil, le second à la joie. Seules les femmes prenaient part à ces fêtes . Adonis était appelé Thammouz en Syrie et en Phénicie. Dans les religions asiatiques Aphrodite était le principe furctueux da la nature et Adonis semble avoir rapport avec la mort de la nature en hiver et sa ressurrection au printemps – d’où il passait six mois dans le monde inférieur et six mois dans le monde supérieur. Sa mort et son retour à la vie étaient célébrés en des fêtes annuelles, les Adônia, à Byblos, Alexandrie en Egypte, Athènes et autres lieux.

André Alciat dédia a ce sujet l’emblème 77, Amuletum Veneris, de son Livret d’Emblèmes :

http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/picturae.php?id=FALc077

Contrepoison de Venus.

Par dent de porc, mort Adonis le beau :
Venus luy feit es Laictues tombeau :
D’ond la Laictue autant peut resister
Au faict d’amour, que Rocquette exciter.

Contrepoison de Venus

Il advint qu’Adonis fut de la dent cruelle
Du sanglier furieux, navré mortellement,
Venus courant illec fit sepulture telle,
Ell’ mit ez genitaux laitues proprement.
De vray, la laitue est au fait d’amour contraire :
Et la Roquette chaude est propre à cest affaire.

Preservatif contre la volupté.

De laictues Venus son Adonis couvrit,
Quand l’aine avec la dent le sanglier luy ouvrit :
Autant nuit la laictue au champ generatif,
Que la chaude roquette y fait l’homme estre actif.
 
Voici des liens pour cette légende :

http://mythologica.fr/grec/adonis.htm

http://www.mythindex.com/greek-mythology/A/Adonis.html

http://www.maicar.com/GML/Adonis.html

excellent, merci Emblémiste

Pas de quoi Fred. Si je puis compter sur d'autres interventions comme la tienne ... et d'autres saines discussions comme celle qu'on a eut dans ce cas , cette série n'aurait fin jamais.

bien sur, dès que j'ai une colle je me ferais un plaisir de la soumettre à la sagacité des fidèles du post "monnaies de légendes"