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La légende de la Pudeur/PudicitéLes monnaies impériales romaines des liens ci-dessous portent sur leurs avers, respectivement, les bustes à droite de Plotine, femme de Trajan, d’Hadrien, de sa femme Sabine, de Faustine la Jeune, femme de Marc Aurèle, de Lucille, femme de Lucius Verus, de Crispine, femme de Commode, de Julia Domna, la femme de Septime Sévère, de Julia Maesa, la soeur de Julia Domna, mère de Julia Soaemia et grand-mère d’Élagabale et Sévère Alexandre, de Julia Paula, femme d’Elagabale, de Julia Mamaea, femme d’Alexandre Sévère, d’Otacilia Severa, femme de Philippe I l’Arabe, de Trajan Dèce, de sa femme Herennia Etruscille, de Volusien, d’Hostilien, de Trébonien Galle et de Salonine, femme de Gallien, ou le buste à gauche de Sabine, et, sur leurs revers, soit la personnification de la
Pudeur ou
Pudicité (
Pudicitia,
Pudor) voilée, assise sur un trône à gauche, tenant un sceptre dans sa main gauche, soit la même debout à gauche seule ou sacrifiant devant un autel allumé, soit un autel avec sa figure de face, debout sur une chaise curule. En tous les cas elle ramène son voile devant son visage de sa main droite.
http://www.acsearch.info/search.html?search=Pudicitia&view_mode=1&en=18&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0
http://www.acsearch.info/search.html?search=Pudeur&view_mode=1&en=18&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0
http://www.coinarchives.com/a/results.php?search=Pudicitia&s=0&results=100

D’après Pausanias (
Description de la Grèce, 3, 12, 2), Pénélope

, fille d’Icarius, roi de Sparte

, se maria en cette cité avec Ulysse, roi d’Ithaque

, non pas comme résultat du choix de la jeune fille

mais parce que son père, un célèbre coureur, avait promis sa main au vainqueur d’une course à pied à laquelle il voulait que ses prétendants participassent, et Ulysse en avait gagné le prix.
A propos de la personnification qui possiblement servit d’inspiration pour les revers des monnaies ci-dessus, le même géographe et voyageur grec ajoute l’information suivante (id., 3, 20, 10-11) :
" La statue de la
Pudeur se voit à trente stades à peu près de la ville [Teficeinft] : c'est une offrande d'Icarius ; et voici , dit-on, à quelle occasion il l'érigea. Lorsque sa fille Pénélope eut épousé Ulysse, Icarius fit tout ce qu'il put pour décider son gendre à s'établir à Lacédémone ; et n'ayant point réussi à le déterminer, il eut recours à sa fille elle-même, la suppliant de rester avec lui : quand elle partit pour Ithaque, il poursuivit son char en continuant de lui adresser cette prière. Ulysse, qui avait pris patience jusque là, finit par dire à Pénélope, ou de le suivre de bon cœur, ou, si cela lui convenait mieux, de retourner avec son père à Lacédémone. On dit qu'elle ne répondit rien, mais qu'elle se couvrit le visage : Icarius, comprenant qu'elle voulait suivre Ulysse, ne s'efforça plus de la retenir, et érigea une statue à la
Pudeur, à l'endroit de la route où Pénélope s'était couverte de son voile. "
C’est intéressant de noter que Pausanias vécut au temps d’Hadrien, Antonin le Pieux et Marc Aurèle, justement l’époque de l’usage plus intensif de cette personnification sur les monnaies romaines, et qu’il ne décrivit pas la posture de la statue de la
Pudeur, qui pourrait être représentée aussi bien assise que debout.
Sur cet épisode, André Alciat basa l’emblème 196 de son
Livret des Emblèmes, dont je donne ci-dessous deux versions en vieux français :
Sur la statue de pudicité.Penelopé suyvre Ulysses vouloit.
Son pere Icar à soy la retenoit.
L’ung offre Itacque, & l’aultre Sparte en Graece:
L’amour du pere, & du mary la presse.
Parquoy se siet : les mains devant les yeulx,
Signe pudic à l’ung d’estre aymé myeulx
Ce qu’entendant Icar : en signe tel
D’honte Pudicque eleva ung autel.
Sur la statue de Pudicité.Lors que Penelopé vouloit son mary suyvre,
Son Pere Icarius sans elle n’aymant vivre,
La vouloit retenir tousjours aveques soy :
L’un Itaque luy offre : & l’autre, Sparte: en quoy
La pauvre jeune Dame ignoroit à qui plaire,
Et à qui se donner, au mary, ou au Pere.
Doubtant donques ainsi, se bousche estant assise,
Et sur ses yeux pudics l’une & l’autre main mise.
C’estoit un signe vray de sa pudicité.
Par lequel à son Pere Icare ayant monstre
Que le mary devoit avoir la preference,
Mais bienhonnestement, & sans autre apparence :
De cest acte d’honneur la memoire il laissa,
Et à pudicité un autel en dressa.
D’après Tite Live (x., 23),
Pudor, une personnification de la pudeur, était vénérée à Rome, où deux santuaires lui étaient dédiés : l’un sous l’invocation de
Pudicitia patricia, et l’autre and the other sous celle de
Pudicitia plebeia. Loa première dans le forum Boarium près du temple d’Hercule. Quand la patricienne Virginie fut chassée de ce sanctuaire par les autres femmes patriciennes, parce qu’elle s’avait marié au consul plébéien L. Volumnius, elle érigea un sanctuaire séparé dédié à
Pudicitia plebeia au Vicus Longus.
On ne permettait qu’aucune femme qui aurait été mariée deux fois touchât son statue ; en plus,
Pudicitia était considérée par quelques uns la même que
Fortuna Muliebris.
Voici un lien en anglais pour cette divinité :
http://www.mythindex.com/roman-mythology/P/Pudicitia.html