MONNAIES DE LEGENDES (EMBLEMISTE)

elag. Je suis toujours en quête de nouvelles sources, et je consulte régulièrement les sites de ventes aux enchères et de numismatique antique pour découvrir des nouveautés.

Encore un travail d'orfèvre !

Emblémiste ....!!!!!

pour ce travail

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La légende de Persis

La monnaie grecque du lien ci-dessous, de Docimium, Phrygie, porte sur l’avers le buste d’Hermès à droite et, sur le revers, le Mont Persis, la montagne sacrée de la ville.

http://asiaminorcoins.com/gallery/displayimage.php?album=360&pid=5601#top_display_media

Il y a aussi des monnaies provinciales romaines de la même ville qui présentent sur les revers Cybèle à côté du Mont Persis, mais dont je n'ai pas obtenu des reproductions des avers :



Docimium, Docimia ou Docimeium fut une antique ville macédonienne de la Phrygie, en Asie Mineure, située dans une gorge de la rivière Doureios, un affluent de la Caystre (voir mon post N.º 177, La légende de Caystre (Caÿstros), dans cette série). Elle fut fondée par un certain Antigonos Dokimos, peut-être le général qui rendit Synnada à Lysimaque en 302 av. J-C.

Les célèbres carrières du marbre connu comme dociméen et synnadéen, qui fournissaient du marbre de haute qualité à l’Empire romain sous la forme de blocs non ouvrés, utilisés pour sculpture, pavé et revêtement, étaient situées au Mont Persis.

Strabon situa Docimium quelque part aux environs de Synnada et disait qu’il y avait là une carrière de pièrre synadienne, selon les Romains la dénommaient, mais le peuple du pays l’appelait docimites et docimaea; au principe, la marbrière ne produisait que petites pièces de la pierre. Cependant, grâce aux efforts posterieurs des Romains   , de grandes colonnes d’une pièce y furent extraites, lequelles en variété s’approchaient de l’albâtre, ainsi que, si bien le transport jusqu’à la mer de telles poids fût très compliqué, en tout cas tant des colonnes quant des dalles d’extraordinaires dimensions et beauté    étaient aportées à Rome. Les couleurs rouges qui rayaient le marbre blanc extrait de la montagne sacrée de la ville etaient attribuées aux gouttes de sang d’Attis moribond (voir mon post N.º 132, La légende d’Attis (Atys), dans cette série).

Encore d’après Strabon, la plaine de Synnada était longue de 60 stades, et au-delà d’elle c’était Docimia. Son site exact fut matière de quelque débat jusque récemment, mais maintenant il est fixé dans la moderne ville turque d’Isceghisar, dans la province d’Afyonkarahisar.
 
Voici un lien en anglais sur cette ville :

http://en.wikipedia.org/wiki/Docimia

Inépuisable Emblémiste ! Que de monnaies tu nous aura fait découvrir. Vivement les prochaines.

EMBLEMISTE

Merci Emblémiste!

merci

Encore une légendaire page d'Histoire

Emblémiste...!!!

à tous !

C'est super Emblémiste; nous manquons de superlatifs devant cette somme de recherche et de partage. Bravo

Emblémiste... avec les photos en direct c'est encore plus parlant ...

Gil et Bruno.

Ces photos sont reproduites de planches digitalisées de vieilles publications numismatiques de domaine public. En général elles ne sont pas très nettes. Je ne mets des photos que lorsque je ne trouve pas un lien vers la propre monnaie, et, dans ce cas, je ne veux pas de complications pour moi ou pour le forum à cause de copyrights. C'est pourquoi je ne mets pas toujours l'image directement.

454

La légende de l’Omphalos

Les monnaies grecques et provinciales romaines des liens ci-dessous, des Mamertins (Sicile), Nacrasa (Lydie), Neapolis (Campanie), Pergame (Mysie), Aigeais (Cilicie), Delphes (Phocide), Byzie (Thrace) et de la Ligue Lycienne, portent sur leurs avers soit la tête d’Apollon (Phébé) à droite ou à gauche, soit celle d’Artémis (Diane) à droite, soit celle d’Héraclès (Hercule) à droite, soit celle d’Esculape (Asclépios) à droite, soit celles d’Hadrien, d’Antonin le Pieux ou de Philippe II à droite, et, sur les revers, l’Omphalos tout seul ou à côté d’une lyre, l’instrument d’Apollon, ou entre deux flambeaux ou ayant un serpent entortillé autour de la pierre.  

http://www.acsearch.info/record.html?id=66494

http://www.acsearch.info/record.html?id=171758

http://www.acsearch.info/record.html?id=221262

http://www.acsearch.info/record.html?id=367016

http://www.acsearch.info/record.html?id=395033

http://www.acsearch.info/record.html?id=420110

http://www.acsearch.info/record.html?id=420111

http://www.acsearch.info/record.html?id=463007

http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=159044

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http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=15391

http://www.cngcoins.com/Coin.aspx?CoinID=15650

Il y a une infinité de monnaies antiques dont les revers présentent un personnage réel ou mythologique assis sur l’Omphalos, notamment le dieu Apollon, mais j’ai choisi pour illustrer ce post celles où ladite pierre a une présence plus détachée. Cependant, pour le plaisir d’un certain membre du forum, j’y ai inclu quelques unes où figure un serpent entortillé autour de la pierre .    

Selon la cosmogonie de la religion grecque antique, Zeus aurait lâché deux aigles des points extrêmes oriental et occidental du monde. Au point où ils se rencontrèrent, le dieu aurait laissé tomber l'Omphalos, marquant ainsi le centre, le « nombril du monde ». Plusieurs omphalos furent érigés pendant l'antiquité à travers le bassin méditerranéen mais le plus célèbre est celui de l'oracle de Delphes, pierre de forme conique, directement placée dans l'adyton du temple oraculaire d'Apollon, près de la Pythie ou Pythonisse – la prêtresse de l'oracle –, entourée d’un net noué entaillé, ayant le centre creux qui s’élargit vers sa base, et surmontée de deux aigles en or. La tradition situait sous l’Omphalos le tombeau du serpent Python :\'serp\':mort par Apollon.

L’Omphalos serait une pierre substituée à Zeus nouveau-né et avalée par Chronos (voir, dans cette série, mes posts N.º 335, La légende de Chronos/Saturne, et N.º 66, La légende d’Amalthée et l’enfant Zeus (Jupiter), Adrastée, Ida, les Curètes). Elle symboliserait ainsi la naissance de Zeus et sa puissance. La légende veut que Chronos, ayant appris qu’un jour un de ses fils le détrônerait comme il avait détrôné on père Ouranos, exigeait de sa femme Rhéa qu’elle lui livre chaque nouveau né, qu’il engloutissait aussitôt . Elle réussit à éviter ce sort à son sixième enfant :nananereen lui substituant une pierre enveloppée d'un linge . Plus tard, devenu adulte, Zeus, aidé de sa grand-mère Gaïa (voir mon post N.º 425, La légende de Gaïa (Gè, Tellus), dans cette série), força son père à dégorger la pierre et les enfants précédemment avalés , qui devinrent les dieux de l'Olympe (voir mon post N.º 275, La légende d’Olympe).

L’Omphalos est, fondamentalement, un symbole du centre du monde, selon le sens complexe que l'idée de « centre » pouvait avoir chez les peuples anciens, et qui impliquait des notions allant bien au-delà du monde matériel. Il s'agissait donc d'une notion universelle de « centre ».

Le mot omphalos signifie ombilic en grec, mais il désigne aussi, d'une façon générale, tout ce qui est centre, et plus spécialement le moyeu d'une roue. L'Omphalos représentait donc essentiellement le « centre du monde », car, dans le symbolisme ancien, la roue, ou la circonférence, représente le « Monde » en un sens universel, c'est-à-dire tout ce qui existe ou, en d'autres termes, ce qu'on appelle la « manifestation ». L'Omphalos prenait cette signification lorsqu'il était placé « dans un lieu qui était simplement le centre d'une région déterminée, centre spirituel, d'ailleurs, bien plutôt que centre géographique ». Ainsi, l'Omphalos du temple de Delphes représentait le centre spirituel de la Grèce antique.

La représentation de l'Omphalos était généralement une pierre sacrée, ce qu'on appelle souvent un bétyle.

Voici des liens pour l’Omphalos :

http://fr.wilipedia.org/wiki/Omphalos   (en français)

http://www.crystalinks.com/omphalos.html  (en anglais)

Primitivement l'Arsace du revers des monnaies parthes est assis sur l'omphalos.

Exactement Loutre, ce cas compris dans le nombre des monnaies qui présentent un personnage assis sur la pierre, lesquelles je n'ai voulu pas reproduire, puisqu'elles son trop nombreuses.

455

La légende de Doureios

La monnaie provinciale romaine du lien ci-dessous, de Docimia (Phrygie), porte sur l’avers le buste de Diadumenien à droite et, sur le revers, Tyché debout à gauche tenant une lance, un sceptre ou un gouvernail dans sa main gauche et une corne d’abondance dans la main droite; derrière elle, le dieu-fleuve Doureios gisant à gauche, tenant une herbe dans sa main droite et appuyé du bras gauche sur une cruche renversée d’où l’eau s’écoule.

http://www.diadumenian.com/Mabbott%201901.html

 L’ancienne rivière Doureios, l’actuelle İscehisar Çayı en Turquie, qui baignait l’antique ville macédonienne de Docimia, Docimium ou Docimeium, en Phrygie (Asie Mineure), est un affluent de la Caystre (voir mon post N.º 177, La légende de Caystre (Caÿstros)), dans cette série).

Pour des renseignements sur la ville de Docimia et ses célèbres marbrières du Mont Persis   , voir, aussi dans cette série, le post N.º 453, La légende de Persis.
 
Voici un lien en anglais sur cette ville :

http://en.wikipedia.org/wiki/Docimia

Bravo encore une fois pour cet immense travail

Emblémiste ...!!!!

maitre emblémiste

bcp les gens ! Une autre suivra bientôt !

456

La légende de la Pudeur/Pudicité

Les monnaies impériales romaines des liens ci-dessous portent sur leurs avers, respectivement, les bustes à droite de Plotine, femme de Trajan, d’Hadrien, de sa femme Sabine, de Faustine la Jeune, femme de Marc Aurèle, de Lucille, femme de Lucius Verus, de Crispine, femme de Commode, de Julia Domna, la femme de Septime Sévère, de Julia Maesa, la soeur de Julia Domna, mère de Julia Soaemia et grand-mère d’Élagabale et Sévère Alexandre, de Julia Paula, femme d’Elagabale, de Julia Mamaea, femme d’Alexandre Sévère, d’Otacilia Severa, femme de Philippe I l’Arabe, de Trajan Dèce, de sa femme Herennia Etruscille, de Volusien, d’Hostilien, de Trébonien Galle et de Salonine, femme de Gallien, ou le buste à gauche de Sabine, et, sur leurs revers, soit la personnification de la Pudeur ou Pudicité (Pudicitia, Pudor) voilée, assise sur un trône à gauche, tenant un sceptre dans sa main gauche, soit la même debout à gauche seule ou sacrifiant devant un autel allumé, soit un autel avec sa figure de face, debout sur une chaise curule. En tous les cas elle ramène son voile devant son visage de sa main droite.    

http://www.acsearch.info/search.html?search=Pudicitia&view_mode=1&en=18&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0

http://www.acsearch.info/search.html?search=Pudeur&view_mode=1&en=18&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0

http://www.coinarchives.com/a/results.php?search=Pudicitia&s=0&results=100

 D’après Pausanias (Description de la Grèce, 3, 12, 2), Pénélope   , fille d’Icarius, roi de Sparte   , se maria en cette cité avec Ulysse, roi d’Ithaque   , non pas comme résultat du choix de la jeune fille    mais parce que son père, un célèbre coureur, avait promis sa main au vainqueur d’une course à pied à laquelle il voulait que ses prétendants participassent, et Ulysse en avait gagné le prix.  

A propos de la personnification qui possiblement servit d’inspiration pour les revers des monnaies ci-dessus, le même géographe et voyageur grec ajoute l’information suivante (id., 3, 20, 10-11) :

" La statue de la Pudeur se voit à trente stades à peu près de la ville [Teficeinft] : c'est une offrande d'Icarius ; et voici , dit-on, à quelle occasion il l'érigea. Lorsque sa fille Pénélope eut épousé Ulysse, Icarius fit tout ce qu'il put pour décider son gendre à s'établir à Lacédémone ; et n'ayant point réussi à le déterminer, il eut recours à sa fille elle-même, la suppliant de rester avec lui : quand elle partit pour Ithaque, il poursuivit son char en continuant de lui adresser cette prière. Ulysse, qui avait pris patience jusque là, finit par dire à Pénélope, ou de le suivre de bon cœur, ou, si cela lui convenait mieux, de retourner avec son père à Lacédémone. On dit qu'elle ne répondit rien, mais qu'elle se couvrit le visage : Icarius, comprenant qu'elle voulait suivre Ulysse, ne s'efforça plus de la retenir, et érigea une statue à la Pudeur, à l'endroit de la route où Pénélope s'était couverte de son voile. "

C’est intéressant de noter que Pausanias vécut au temps d’Hadrien, Antonin le Pieux et Marc Aurèle, justement l’époque de l’usage plus intensif de cette personnification sur les monnaies romaines, et qu’il ne décrivit pas la posture de la statue de la Pudeur, qui pourrait être représentée aussi bien assise que debout.

Sur cet épisode, André Alciat basa l’emblème 196 de son Livret des Emblèmes, dont je donne ci-dessous deux versions en vieux français :



Sur la statue de pudicité.

Penelopé suyvre Ulysses vouloit.
Son pere Icar à soy la retenoit.
L’ung offre Itacque, & l’aultre Sparte en Graece:
L’amour du pere, & du mary la presse.
Parquoy se siet : les mains devant les yeulx,
Signe pudic à l’ung d’estre aymé myeulx
Ce qu’entendant Icar : en signe tel
D’honte Pudicque eleva ung autel.


Sur la statue de Pudicité.

Lors que Penelopé vouloit son mary suyvre,
Son Pere Icarius sans elle n’aymant vivre,
La vouloit retenir tousjours aveques soy :
L’un Itaque luy offre : & l’autre, Sparte: en quoy
La pauvre jeune Dame ignoroit à qui plaire,
Et à qui se donner, au mary, ou au Pere.
Doubtant donques ainsi, se bousche estant assise,
Et sur ses yeux pudics l’une & l’autre main mise.
C’estoit un signe vray de sa pudicité.
Par lequel à son Pere Icare ayant monstre
Que le mary devoit avoir la preference,
Mais bienhonnestement, & sans autre apparence :
De cest acte d’honneur la memoire il laissa,
Et à pudicité un autel en dressa.

D’après Tite Live (x., 23), Pudor, une personnification de la pudeur, était vénérée à Rome, où deux santuaires lui étaient dédiés : l’un sous l’invocation de Pudicitia patricia, et l’autre and the other sous celle de Pudicitia plebeia. Loa première dans le forum Boarium près du temple d’Hercule. Quand la patricienne Virginie fut chassée de ce sanctuaire par les autres femmes patriciennes, parce qu’elle s’avait marié au consul plébéien L. Volumnius, elle érigea un sanctuaire séparé dédié à Pudicitia plebeia au Vicus Longus.

On ne permettait qu’aucune femme qui aurait été mariée deux fois touchât son statue ; en plus, Pudicitia était considérée par quelques uns la même que Fortuna Muliebris.
 
Voici un lien en anglais pour cette divinité :

http://www.mythindex.com/roman-mythology/P/Pudicitia.html