Les bronzes constantiniens non-officiels

Après l'accalmie tétrarchique, la période constantinienne a vu une explosion du monnayage non-officiel. D'abord avec les pièces du type VICTORIAE LAETAE PRINC PERP (VLPP) qui sont apparues près la reforme de 318, suivies par à peu près tous les types AE3 les plus diffusés, votives à la couronne, portes de camps, captifs, etc. Puis enfin les trois types les plus courants: VRBS ROMA, CONSTANTINOPOLIS et GLORIA EXERCITVS.
Evidemment, les avis divergent quand aux buts, usages, diffusion ou tolérance de ces imitations mais on peut néanmoins les catégoriser en fonction de leur apparence: de bon style ou "barbare" (qualificatif absurde mais faisant référence )

Premier exemple : un nummus de Constantin II imitant une monnaie de Trèves. Le style est très honnête bien qu’un peu simple mais surtout la légende d’avers est imparfaite et la marque « croissant pointé » n’existe pas pour Trèves . Ø16mm-1,7g

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Un type CONSTANTINOPOLIS (RIC241): la légende d’avers est elle aussi fautée, le revers un peu frustre et sur tout une représentation de la Victoire qui ne correspond pas aux canons esthétiques de l’atelier de Lyon.

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Merci Dardanvs,

Je suis assez d’accord avec Elagabale, d’ailleurs, voici une question que je posais récemment sur un autre forum dans une discussion concernant le degré de tolérance des autorités face aux émissions non officielles :

Citation :

How did the authorities expect to fight the lack of small bronze coinage after the closure of Trier mint in 355, a few years after the VICTORIAE DD AVGG Q NN emission has stopped (348) and just after the Ae3 “falling horseman” was issued (354) knowing that Trier mint was providing at this time the most part of Gaul and Britain needs?

Soit en substance: Comment les autorités espéraient-elle combattre le manque de petit numéraire en bronze suite à la fermeture de l’atelier de Trève en 355, quelques années après que l’émission VICTORIAE DD AVGG Q NN fut stoppée (348) et juste après que le bronze AE3 au « cavalier tombant » soit émis (354) sachant que l’atelier de Trèves approvisionnait à ce moment la majeure partie de la Gaule et de la (Grande) Bretagne.

On peut d’ailleurs soulever le problème sur le fait que la diffusion d’une imitation soit contemporaine ou pas de l’émission du prototype.
Un exemple intéressant : Ce bronze du type PROVIDENTIAE CAESS qui imite probablement une monnaie de Crispus (plutôt bien malgré un buste à la Magnence).


Sa particularité réside dans son diamètre qui ne fait que 15mm (pour 2,2g) ce qui correspond au monnaies post 330 alors que les émissions PROVIDENTIAE CAESS Ø18-19mm sont terminées.

Pour comparaison, la voici à coté d’un exemplaire comparable à celui qu’elle est sensée imiter et la différence et bien plus flagrante monnaies en main.


On peut assez facilement imaginer que l’imitation ne trompait personne et s’interroger sur l’opportunité de produire de telles copies quand les originaux sont en circulation et de dimensions supérieures. Tandis qu’insérée dans un flux de monnaies aux caractéristiques comparables avec une iconographie connue…….

Certains imitateurs ne reculaient pas devant la difficulté en choisissant leurs modèles.
Une imitation d'un RIC274 de Constantin II pour Trèves avec un avers très honnête, sans faute qui tranche avec un revers plutôt grossier et une légende qui par en sucette.

Juste une autre non constantinienne, elle est pour Galère. Mais surtout elle est moulée ce qui est plutôt la norme pour la tétrachie. Ce qui est remarquable, c'est que ce procédé va totalement (ou presque) disparaitre au profit des imitations frappées pour les périodes suivantes.
Qu'est-ce qui a pu amener ce changement radical dans la contrefaçon alors qu'en toute logique, le moulage est le procédé le plus simple? J'avancerais bien l'hypothèse du nombre car la demande de numéraire est devenue plus importante. En effet le principe de la frappe bien que moins évident à mettre en œuvre (gravure et multiplication des coins, réalisation des flans, discrétion lors de la production,..) permet une production en grande série tandis que le moulage tel qu'il était réalisé était soumis à des contraintes insurmontables pour produire à grande échelle. En effet, il fallait pas mal de prototypes pour réaliser les moules et effectuer une coulée conséquente mais surtout une copie = un moule, je vous laisse imaginer le temp passé pour réaliser un millier de monnaies soit une bonne journée de production au marteau.
Cependant, l'aspect technique n'est pas à négliger non plus. Il est bien plus évident de réaliser des imitations (convenables) avec des monnaies de grand module qu’avec de petites rondelles de 14-15mm.
Une dernière remarque, la plupart des imitations constantiniennes étaient recouvertes d'argenture au même titre que les prototypes qu'elles imitaient et je n'ai pas vu de monnaies moulées de la période tétrarchique avec de telles traces