Série monnaies grecque en bronze à identifier

Philippe Arrhidée ou Cassandre (à vérifier) puis une cité du nord comme Olbia ou plutôt Panticapée, puis Philippe II de Macédoine puis encore une bronze d'Arrhidée ou Cassandre et enfin, si on suit la logique des pièces que tu présentes, un bronze de Paroreia en Macédoine

Waouw, les monnaies grecques du sud de l'Italie sont fantastiques

Impressionnant ta vitesse d'identification Aga! M'aurait fallu des jours et des jours pour trouver ça..

Encore une petite série pour la route si tu as encore un peu de temps :)

Bronze 8.9 gr

Bronze 5.7 gr

Bronze 3.3 gr

Bronze 7 gr

Bronze 6.7 gr

Alors je dirais Amphipolis (Macédoine), puis Ptolémée IX, puis Phocée (Ionie), puis un roi kushan (?) mais ça n'est pas mon domaine, et enfin Carthage
... oui c'est Phocée, voici la fiche Isegrim avec le magistrat :

34. Description (35890)

geändert: Array
ERD: AM
PRO: IONIA
PO : PHOCAEA
PZ : Between -300 and -100
BNG: AT'HNADHS
Obverse
VT : HEAD MAN L / HERMES
VA : PETASOS
VG : ROUND / THUNDERBOLT
Reverse
RSG: AT'HNADHS
RT : MONSTER PROTOME L / GRIFFIN / BETWEEN / PILOI 2
RA : WING
Technical details
M : AE
GEW: 5.72(1)
ST : 12(1)
Bibliographical references
ZIT: SNG KOP 23 1039(1) / SLG THOMSEN 1418(1)
Additional remarks
FR : RS: <A>T'HNAD<HS>

la kushan me semble en fait un dirham de bronze de l'émir Badr ed din Lulu de Mossoul (XIIIe siècle), à vérifier.

Bien vu Lysander, c'est bien cela !
http://www.mcsearch.info/record.html?id=80433
http://www.mcsearch.info/record.html?id=398758

J'avais pas pris le temps de vous remercier je pensais l'avoir fait.. Lysander elle était pas évidente celle-ci bien vu! Et merci pour les infos Agathodaimon, j'ai a peu près fait le tour de mes grecques à peu près lisible maintenant, je vous embêterais plus avec :)

Je reviens un instant sur la monnaie Luluide. On est hors du cadre chronologique du forum mais tant pis. Cette monnaie fait partie d'un monnayage assez restreint, frappé par plusieurs dynastie musulmanes dans la région du Haut Tigre en particulier (Luluides de Mossoul, Zenkides de Mossoul et Alep, Artukides de Mardin, Ayyoubides de Mayafariqin et Hisn Keyfa). Ces bronzes assez massifs ont la particularité de faire partie des rares monnaies islamiques iconiques, et surtout de présenter des revers très particuliers. On peut classer ces revers en 2 catégories: la première est composée de revers remployant des motifs nettement antérieurs, qui s'inspirent de monnaies antiques (bronzes séleucides, héllénistiques de Sidé, impériaux de Constantin, Julien, coloniaux de Carrhes sous Elagabale à titre d'exemple), byzantines (monnaies d'Héraclius) et sassanides. Cette monnaie fait partie de ce premier groupe. Le second groupe est formé de revers qui sont des créations iconographiques originales, notamment à sujet astrologique (Soleil, Lune, sagittaire, Mars, Vierge et Gémeaux...). On peut lire sur ce monnayage original l'ouvrage de Sayles, Non classical coins.
La raison de l'apparition de ce monnayage dans une région un peu périphérique m'échappe. Les thèmes remployés indiquent la persistance de la circulation des monnaies prototypes qui ont servi d'inspiration. A moins que les thèmes choisis (par l'émir/le sultan ? ou simplement l'autorité monétaire ?) n,'aient été inspirés par des trouvailles de monnaies. On remarquera que cette région se situait pour une large part en dehors du monde romain ou à ses marges.
Ce thème du remploi est particulièrement intéressant, que ce soit dans un remploi matériel ou iconographique par exemple, en ce sens qu'il est en lien avec la représentation du passé dans le passé. Il donne des indices sur la représentation du passé, son interprétation et le discours sur le passé que les cultures qui nous ont précédés ont eu sur les cultures qui les ont précédées. Car c'est une des caractéristiques de l'humain que d'avoir une représentation du temps sur une très longue durée, une réflexion sur le passé plus ou moins lointain. C'est cette réflexion qui est à l'origine de la naissance des sciences historiques et plus tard de l'archéologie. Alors au final, j'extrapole un peu la réflexion sur ce sujet, et on ne sait pas pourquoi réellement des dynastes musulmans du XIIe-XIIIe siècle ont imité des monnaies antiques pour leur propre monnayage. Ce n'est pas un acte anodin et on aimerait savoir quelle était leur idée sur ce remploi.

J'ai pas réagi à l'époque mais merci pour ces infos, c'est très intéressant. Je viens de repenser à ce sujet en retrouvant cette monnaies (12.3 gr) qui traînait dans un coin :





Il y a quelques très belles monnaies durant ce règne dommage qu'on en croise pas plus souvent :

http://www.mcsearch.info/search.html?search=ORIENTALISCHE+%C3%86&view_mode=1&en=1&de=1&fr=1&it=1&es=1&ol=1&sort=&c=&a=&l=#0

De mémoire me semble que mon père doit avoir 5/6 monnaies du même style qu'on avait jamais vraiment identifié, je vais tenter de récupérer des photos dès que possible.

lysander a écrit:

La raison de l'apparition de ce monnayage dans une région un peu périphérique m'échappe. Les thèmes remployés indiquent la persistance de la circulation des monnaies prototypes qui ont servi d'inspiration. A moins que les thèmes choisis (par l'émir/le sultan ? ou simplement l'autorité monétaire ?) n,'aient été inspirés par des trouvailles de monnaies. On remarquera que cette région se situait pour une large part en dehors du monde romain ou à ses marges.
Ce thème du remploi est particulièrement intéressant, que ce soit dans un remploi matériel ou iconographique par exemple, en ce sens qu'il est en lien avec la représentation du passé dans le passé. Il donne des indices sur la représentation du passé, son interprétation et le discours sur le passé que les cultures qui nous ont précédés ont eu sur les cultures qui les ont précédées. Car c'est une des caractéristiques de l'humain que d'avoir une représentation du temps sur une très longue durée, une réflexion sur le passé plus ou moins lointain. C'est cette réflexion qui est à l'origine de la naissance des sciences historiques et plus tard de l'archéologie. Alors au final, j'extrapole un peu la réflexion sur ce sujet, et on ne sait pas pourquoi réellement des dynastes musulmans du XIIe-XIIIe siècle ont imité des monnaies antiques pour leur propre monnayage. Ce n'est pas un acte anodin et on aimerait savoir quelle était leur idée sur ce remploi.

Oui c'est absolument fascinant ! Les bronzes Zengids de Sinjar m'ont intéressé mais impossible à trouver en très bon état...
C'est très curieux de voir des bustes héroïques grecs avec la bismillah au revers ! D'autant plus que ce sont des monnaies contemporaines des (premières) croisades...

j'ajoute que le monnayage musulman est généralement aniconique, conformément aux prescriptions coraniques, reprises de l'Ancien Testament (cet aniconisme semble commun à la majorité des populations arabes préislamiques; les divinités étaient représentées sous forme de bétyles et non de représentations figurées).
Ces monnaies turcomanes semblent plutôt incongrues dans le monnayage islamique. Le fait qu'elles émanent de populations turcomanes arrivées et converties tardivement (X-XIe siècle) peut expliquer ce phénomène.
La concommittence de ce phénomène avec les Croisades est aussi une piste d'explication, quoique je n'en sois pas persuadé. Le monnayage des croisés était largement fondé sur le système quasiment monométallique de l'argent comme en Europe.
On en trouve assez couramment et à des prix variables, mais elles semblent effectivement rares en très bel état.
Le répertoire iconographique est varié et surprend par la multiplicité des influences (grecques, byzantines, romaines, persanes...).