Présentation Jean Guillemain

Bonjour,
Bibliothécaire de profession mais numismate de coeur depuis 25 ans, j'ai débuté avec un mémoire de maîtrise sur le monnayage de Clodius Albinus, qui est un rival malheureux de ce parjure de Septime Sévère.

Une petite parenthèse sous les drapeaux (et sous la pluie bien souvent) m'a permis d'imaginer la vie du .

J'ai ensuite enchaîné sur le monnayage de l'empereur Probus (276-282) - qui est devenu l'un des "grands hommes" de mon panthéon personnel - en commençant en 1990 un doctorat sous la direction de Jean-Baptiste Giard. A l'origine, il s'agissait de cataloguer les 13.000 monnaies circa de Probus rassemblées dans le trésor de La Venèra, qui est conservé au musée de Vérone (Italie). Comme tout probusien, j'ai entrepris de reclasser ces pièces à l'aide de l'article fondateur de Karl Pink (1949), puis l'étude des liaisons de coins m'a fait comprendre qu'il était plus que nécessaire de réviser ce cadre de classement dans un certain nombre de cas . Je me suis donc installé à Vérone pendant deux ou trois ans pour prendre le problème à bras le corps et produire une étude qui soit à la hauteur de celle des autres membres du projet (Jean-Baptiste Giard, Sylviane Estiot et Daniel Gricourt). Ce projet visait à remplacer la publication consciencieuse mais obsolète du trésor de La Venèra par Luigi Adriano Milani (1880).

Pour aller plus loin, j'ai examiné quelques grandes collections publiques, de 1996 à 1998 : Cabinet des médailles de Paris, de Milan, de Rome, de Vienne. De retour en France, j'ai achevé le manuscrit sur les monnaies de l'atelier de Rome en 1999 : ce livre a été publié... en 2009 . Il comporte une typologie, hélas non illustrée, des types monétaires que j'avais examinés, dans la perspective d'un corpus des pièces d'or, de billon et de bronze.

Le tome 2 de mon étude sur les monnaies de Probus porte sur les ateliers de Lyon, Ticinum, Siscia, Serdica et Cyzique (les ateliers d'Antioche et de Tripolis n'étant représentés à La Venèra que par quelques pièces). Il est en voie d'achèvement.
Pour étudier ces ateliers, j'ai profité, avec délectation, de ressources nouvelles : les catalogues de ventes en ligne, les sites dédiés (comme celui de Grzegorz Kryszczuk "Probvs"), les blogs (comme "Les monnaies de Probus" de IOVI ) et les forums (comme celui-ci).

Je salue donc les probusiens qui contribuent à la meilleure connaissance du monnayage de Marcus Aurelius Probus en publiant ici leurs trouvailles, qu'elles soient "exceptionnelles" ou "modestes".

Par ailleurs, je m'intéresse très fortement à l'histoire de la numismatique, de la Renaissance à la Révolution, c'est-à-dire à l'histoire des collections avant l'époque des musées. J'ai un faible pour les numismates de la Renaissance : quand ils n'étaient pas des artistes de premier ordre (Ghirlandaio, Raphaël, Jules Romain et tant d'autres), ils contribuaient à faire connaître les monnaies antiques en les confiant à des décorateurs ou des illustrateurs. Si les forums avaient existé alors, ils y auraient certainement participé !

Bienvenue ici !! Au plaisir

Bonjour M.Guillemain , , et merci de nous honorer de votre aide et presence....!!

Jean Guillemin ! pour ce résumé de ton fascinante expérience numismatique.

Je dirais "auguste" présence

Soyez le bienvenu ici!

Je réitère ici au nom de tous les membres Probusiens et les autres mes salutations les plus cordiales. C'est grâce à vos participations, vos recherches et vos publications que notre empereur fétiche reprend la place qu'il mérite dans l'histoire de Rome.
Je vais avoir une belle série d'ici peu à vous montrer...
J'attends avec impatience la suite du "Ripostiglio della Venèra, La monetazione di Probo a Roma, Vol III,1" qui déjà me sert beaucoup pour cet atelier.
Bien à vous

Merci pour cette présentation impressionnante !

sauf que le parjure c'est Albinus...

Septime Sévère fut un grand empereur et parjure ils le furent tous, plus ou moins ! ! !

D'accord pour Septime Sévère... mais à l'époque de mes études, j'étais Lyonnais : donc mon héros devait être Clodius Albinus ! Notez bien que je ne prends pas pour autant la défense de Proculus contre Probus.

Merci de votre accueil !

C'est un honneur de recevoir sur ce forum un probusien illustre

Jean Guillemain a écrit:

Bonjour,

Bonjour aussi.
Et parmi nous.

Jean Guillemain a écrit:

Pour aller plus loin, j'ai examiné quelques grandes collections publiques, de 1996 à 1998 : Cabinet des médailles de Paris, de Milan, de Rome, de Vienne.

C'est une question que je me pose depuis quelques temps. J'ai également envie, pour continuer mon "oeuvre" sur les siliques, d'aller visiter quelques une de ces collections. Ais-je le "droit", moi, modeste artisan plombier, de demander l'autorisation de visite, par exemple au cabinet des médailles à Paris ? A qui dois-je écrire ? De combien de temps disposerai-je sur place ? Serais-je accompagné ? Dois-je payer (ou refaire à l'oeil toutes les gouttières en zinc du château ? )... ?

mr Guillemain ,
cet engouement qui reigne actuelement pour la numismatique Probusienne est subjuguant ....

Monsieur Guillemain, c'est un honneur de vous voir sur ce forum .

Enchanté de faire votre connaissance

Siliquae a écrit:

Jean Guillemain a écrit:

Bonjour,

Bonjour aussi.
Et parmi nous.

Jean Guillemain a écrit:

Pour aller plus loin, j'ai examiné quelques grandes collections publiques, de 1996 à 1998 : Cabinet des médailles de Paris, de Milan, de Rome, de Vienne.

C'est une question que je me pose depuis quelques temps. J'ai également envie, pour continuer mon "oeuvre" sur les siliques, d'aller visiter quelques une de ces collections. Ais-je le "droit", moi, modeste artisan plombier, de demander l'autorisation de visite, par exemple au cabinet des médailles à Paris ? A qui dois-je écrire ? De combien de temps disposerai-je sur place ? Serais-je accompagné ? Dois-je payer (ou refaire à l'oeil toutes les gouttières en zinc du château ? )... ?

Oui.

Tu dois simplement convaincre les conservateurs des collections du sérieux de ta démarche, montrer que tu es organisé, que tu as un plan, une bibliographie solide (j'entends par là que tu ne réinventes pas l'eau chaude, ce qui serait un peu le comble d'un artisan plombier ) que tu apportes quelque chose de nouveau et de frais.
Des publications d'articles si modestes soient-ils te donneront davantage de crédit et t'ouvriront plus facilement les portes. Bon courage.

Mr Guillemain

Si tu leur répares les robinets à crédit , ils t'acceuilleront à bras ouverts. ....!!

Nous vous accueillons avec grand plaisir et sommes très honorés de vous compter désormais parmi nous !
Bravo et bon courage pour ces belles publications (et celles à venir)...

Siliquae a écrit:

Jean Guillemain a écrit:

Bonjour,

Bonjour aussi.
Et parmi nous.

Jean Guillemain a écrit:

Pour aller plus loin, j'ai examiné quelques grandes collections publiques, de 1996 à 1998 : Cabinet des médailles de Paris, de Milan, de Rome, de Vienne.

C'est une question que je me pose depuis quelques temps. J'ai également envie, pour continuer mon "oeuvre" sur les siliques, d'aller visiter quelques une de ces collections. Ais-je le "droit", moi, modeste artisan plombier, de demander l'autorisation de visite, par exemple au cabinet des médailles à Paris ? A qui dois-je écrire ? De combien de temps disposerai-je sur place ? Serais-je accompagné ? Dois-je payer (ou refaire à l'oeil toutes les gouttières en zinc du château ? )... ?

Bonjour Siliquae,
On parle de collections publiques. Elles sont donc bien accessibles, mais la consultation des monnaies ne se fait pas aisément, pour d'évidentes raisons de sécurité : on est non seulement accompagné, mais encore surveillé par un conservateur pendant qu'on manipule les pièces (et ceci dans l'intérêt de tout le monde : je me rappelle un musée dont l'inventaire des Probus commençait par une pièce en or et en réalité sur le plateau, au lieu d'un aureus de Probus j'ai trouvé un antoninien de Postume très fruste... ce que j'ai signalé immédiatement).
Cette crainte des substitutions est aussi vieille que les médailliers publics. Voici par exemple un extrait du règlement du cabinet des médailles de Lyon, du 30 décembre 1734, qui est l'une des plus anciennes collections publiques de monnaies et médailles : "4° que le garde du cabinet des médailles sera tenu de l’ouvrir tant aux citoyens de cette ville qu’aux personnes étrangères, toutes les fois qu’ils le souhaiteront, excepté dans le temps des vacances [...]. 5° Il veillera pareillement à ce que personne n’en enlève ou n’en substitue d’autres en leur place et il n’en sortira ni laissera sortir aucun du cabinet sous quelque prétexte que ce soit." (Archives municipales de Lyon, GG 155).
La visite se prépare, comme le précise Dedalus ci-dessus, en montrant qu'on ne vient pas "en touriste" : pour le conservateur, la collection publique est une collection "de dernier recours". Il faut donc demander un rendez-vous en exposant l'objet de sa recherche (dans quel cadre on la mène, ce qu'on a déjà vu, ce qu'on espère apporter à la réflexion sur le sujet, etc.).
En général, c'est gratuit, du moins pour les musées. En revanche, pour le cabinet des médailles de Paris, qui est un département de la Bibliothèque nationale de France, il faut avoir une carte de lecteur de niveau recherche (payante).
Le mieux est de vous adresser aux responsables des collections :
- pour la Bibliothèque nationale de France : Téléphone : 01.53.79.83.40 ; Fax : 01.53.79.89.47 ; Courriel : monnaies-medailles-antiques @bnf.fr / bnf.fr/fr/collections_et_services/dpts/s.departement_monnaies_medailles.html?first_Art=non
Si vous voulez leur refaire leurs gouttières, ils seront ravis ! Il y a un très gros chantier en ce moment du côté du Cabinet des médailles !!!
- pour la province, voici quelques liens : citedeleconomie.fr/Collections
Et si vous voulez en savoir plus sur les collections de siliques du musée Saint-Raymond de Toulouse : muenzgeschichte.ch/downloads/collections-toulouse.pdf

Et sincères salutatios d'un probusien espagnol.