Mes dernières petites grecques ...

Merci Proklès pour tes commentaires !

J'ai indiqué "variante" car sur mon exemplaire on ne distingue pas du tout l'ethnique ΑΘ ou ΑΘΕ !

Merci pour l'explication! En tout cas, il s'agit d'une monnaie vraiment peu courante...

usé mais rare ! Bravo !

  Voici mon dernier petit bronze, et il m'a donné bien du plaisir à reconstituer l'histoire ...




Droit  :  Tête d'Athéna à droite, coiffée du casque corinthien, grènetis autour (non visible ici),
Revers : Α-Θ / Ε, Zeus nu marchant à droite, prêt a lancer la foudre, étoile entre deux croissants.

La symbolique - Cette pièce est à rapprocher des tétradrachmes athéniens du "nouveau style" émis en cette même année 87/86 av. J.- -C. dont le revers mentionne clairement le nom du monarque pontique Mithridate VI venu "défendre" les intérêts des sujets grecs et celui également du nouveau tyran athénien Aristion.
Ce bronze, ci dessus illustré, présente, comme sur le tétradrachme, dans sa gravure une étoile entre deux croissants, symbole qui figure sur les monnayages originels de Mithridate VI et qui nous montre le pouvoir de ce monarque sur la ville d'Athènes.
Le poids de ces bronze (+/- 7,6g) coïncide également avec celui des cuivres produits à cette époque dans les ateliers du Royaume du Ponte.
Bien que frappé en grand nombre, il n'est donc pas surprenant que très peu de ces monnaies circulent après l'an 86 av. J.-C. soit la chute d'Athènes et la victoire des troupes du général romain Sylla qui va faire en sorte que les athéniens oublient rapidement "l'ancien régime" et condamnent les noms de Mithridate VI et Aristion à une damnatio memoriae (condamnation à l'oubli)

L’historique - Ce bronze, fort intéressant, fait partie des dernières frappes du début de l'année 87/86 av. J.-C., avant le début du siège d'Athènes par les forces romaines de Lucius Cornelius Sylla, qui a isolé la ville d'Athènes de son port du Pirée, où ces pièces de bronze ont apparemment circulé équitablement, et rien qui ne fasse penser qu'un nouvel atelier auxiliaire fut créé après que les deux populations soient isolées l'une de l'autre.
Il s'agit d'une grande émission, comme le reflète les 201 exemplaires trouvés dans les fouilles de l'Agora d'Athènes et leur nombre dans les trésors postérieurs à l'année 86 av. J.-C. De sa production hâtive il résulte clairement que de nombreux spécimens ont été frappés d'une manière négligente ou avec des coins apparemment fatigués, bien qu'il semble plutôt qu'elles aient été frappées sans puissance au moment du coup de marteau, d'où il résulte de nombreuses monnaies d'aspect faussement usé, si bien qu'elles ont été retirées de la circulation moins d'un an après leur frappe. L'utilisation d'un alliage métallique avec plus de plomb a également provoqué une plus grande usure malgré une circulation réduite.

Merci Brutus !

Merci pour ce morceau d'histoire, vraiment très intéressant

Belle monnaie et comme d'hab, on apprend toujours quelque chose

Grand merci les amis !

Ça n'est que justice que de rendre hommage à ces petits morceaux d'histoire par les récits qu'ils nous rappellent !

Magnifiques pieces.

Merci Patricia !

La monnaie "ΑΚΡΑΓΑΝΤΙΝΩΝ" de ton avatar est à tomber !!!

  Voici la dernière arrivée sur mes plateaux de grecques ...



Droit  :  Protomé de sanglier courant, K rétrograde sur l'épaule,
Revers : Tête de lion rugissant à gauche, petite tête de lionne de face au dessus à gauche, le tout dans un carré creux.

La symbolique - Cyzique dans les périodes plus anciennes faisait frapper des monnaies d'électrum. Sur des statères et des divisionnaires était représentée au droit une tête de thon ou pélamide et divers autres animaux et un carré creux quadripartit au revers. Après 480 la ville fait frapper, en même temps que ses superbes suites d'électrum, de petites pièces d'argent, dont cet hémiobole est un exemplaire.
On a longtemps méconnu la véritable patrie de ces petites monnaies d'argent, à type uniforme et de poids persique, qui composent ce type et que leur style place dans le Ve siècle. Elles se partagent en trois sections : celles qui sont anépigraphes ; celles qui ont dans le champ une lettre ou un symbole variable ; enfin, celles qui ont la lettre K. Cette lettre K classe toutes les monnaies du groupe et ne peut être autre chose que l'initiale du nom de Cyzique. De plus, la présence du thon sur certains exemplaires, ajoute en faveur de cette attribution un argument qui, à lui seul, entraine la certitude.

L’historique - Cyzique fut sujette des rois de Perse jusqu'après les défaites de Xerxès. En 478, elle passa comme toutes les villes grecques de la côte d'Asie, ses voisines, sous l'égémonie athénienne et, à partir de cette époque, devenue la station navale des athéniens la plus importante pour le nord, comme Samos l'était pour le sud, elle redoubla d'activité dans l'émission de ses très belles séries de monnaies d'électrum, dont le métal lui était fourni en grande partie par son commerce avec Panticapée et le pays des Cimmériens.

Références : GC Sear 3850 / BMC 14 - page 35, n°119, pl. IX n°3 / Babelon T2/2 - n°2803 p.1459 pl. CLXXVIII n°8

Sergio,

Très jolie monnaie
Que de détails sur une si petite monnaie! la tête de lionne ne doit pas dépasser 1 ou 2 mm
Le protomé de sanglier et la tête du lion sont vraiment très beaux!

Splendide en effet , j'adore ces petites pièces de Cyzique.

Il serre les miches le sanglier , avec ce lion collé à son derrière ...!!!

  Belle petite !

et sympa la médaille SLG  on peut la voir en grand ?

  Merci les amis !

Brennos a écrit:

et sympa la médaille SLG  on peut la voir en grand ?

Le petit logo que j'ai remanier un peu récemment fut réalisé lors de mes début en numismatique il y a maintenant trente cinq ans ! Mais les initiales entrelacées c'est le souvenir d'un travail que nous avait demandé notre prof de dessin en 5e !!! Tout va trop vite ...

  J'ai oublié de vous présenter ce 1/12e de statère qui était arrivé en fin d'année, j'en suis très satisfait car très agréable en main !



Droit  :  Protomé de lion à gauche avec la crinière, gueule ouverte et la langue pendante,
Revers : Carré creux contenant une rosace à quatre pétales séparés de folioles.

Références : GC Sear 3532 - / BMC 16 - 185, 24, pl.XXI n°4 / Babelon T2-1, p.270 n°429 pl.XI n°5 / Dewing2292 / Rosen581 / Demeester119 var. / Pozzi 2481 / SGKB.424

Superbe....!!!

Joli lion !

Belle bête!
Elle a vraiment de la gueule

  Merci à tous !

Voici une nouvelle entrée de petit bronze grec ...



au droit : Tête laurée d'Apollon à droite, dans un grènetis,
au revers : ΜΕΓ ("MEG" l'ethnique de la ville) dans une couronne de laurier.

Historique : A l'origine, Mégare était un établissement phénicien qui fut, plus tard, hellénisé. Ce nom de τα Μέγαρα, qu'on retrouve dans beaucoup des pays où s'instalèrent les phéniciens, comme à Carthage par exemple, dont Megara était un faubourg.

Mégare était la capitale florissante du petit état dorien, la Mégaride qui occupait l'isthme situé entre le golfe de Corinthe à l'ouest et le golfe de Salamine à l'est. Elle avait deux acropoles, un port situé en face de la petite île de Minoa et distant de la ville comme le Pirée l'était d'Athènes.

Aux VIIIe-VIIe siècles, Mégare était devenue l'une des cités les plus florissantes de la Grèce. Sa situation admirable en faisait un entrepôt du commerce de terre et de mer, puisqu'elle avait un bon port et que toutes les routes qui se dirigeait du Péloponnèse sur le continent étaient forcées de se rejoindre dans ses murs.
Cette oppulance permet aux populations de Mégare d'essaimer et établir des colonies sur toutes les côtes. En 728, les Mégariens fondent en Sicile, Mégara Hyblæa, puis Sélimonte. En 712, ils colonisent Astacos, sur la côte de Bithynie, en 675 Cyzique sur la Propontide, en 674 Calchédoine sur la rive asiatique du Bosphore, en 657 enfin Byzance, sur la rive européenne, en face de Calchédoine.

Cependant Mégare connaitra des hauts et des bas, comme étouffée entre ses deux voisines jalouses, Athènes et Corinthe, avec plus ou moins de bonheur en fonctions des aléas et de ses alliances durant les guerres médiques.

La présence d'Apollon sur bon nombre des monnaies de Mégare s'explique par les légendes locales qui racontent que le fondateur de la ville, Alcathoos, fils de Pélops et d'Hippodamie, reçut l'aide d'Apollon lorsqu'il entreprit de bâtir les remparts de l'acropole. On montrait à Mégare la pierre, devenue sacrée, sur laquelle Apollon avait déposé sa lyre pour aider Alcathoos à construire les murs ; cette pierre rendait le même son qu'une lyre lorsqu'on la frappe avec un petit caillou.

Bravo très bel exemplaire,